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abraham serai sumérien
abraham sumérien
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INTRODUCTION
Il faut en premier lieu éviter deux écueils, si l'on veut bien comprendre la naissance de l'idée de monothéisme chez Abraham et plus généralement chez le peuple hébreux.
- La première erreur serait de penser que c'est par élimination successive de plusieurs dieux que les hébreux en sont venus à concevoir un seul Dieu, un peu comme s'ils avaient adoré 100 dieux, puis 50, puis 10 et enfin 1, le meilleur, le vainqueur de la compétition en quelque sorte !
- Ensuite, il faut éviter l'extrême inverse qui serait de croire que le Dieu unique qu'Israël s'est mis à adorer venait de nulle part et était par conséquent totalement inconnu. Moïse et d'autres prophètes ne rappelaient-ils pas sans cesse aux peuple d'Israël que ce Dieu était le Dieu de leurs pères ?
- Nous avons donc plutôt eu un passage du polythéisme au monothéisme par étapes successives, au fur et à mesure que le peuple hébreux, Abraham en tête, prenait conscience qu'un dieu qu'il connaissait déjà était en fait le seul à exister. Cette démarche n'est pas très étonnante, Dieu ne s'impose pas dans nos vies, il est là au milieu de nos multiples soucis, discret, mais, si présent à celui qui sait l'entendre en faisant silence. De même, au milieu de cette cacophonie de dieux, Dieu était là, ne s'imposant pas, un peu comme si ce Dieu de toujours avait été oublié, perdu dans la nuit des temps.Nous allons dans ce chapitre détailler les différentes étapes qui marquèrent le passage du polythéisme au monothéisme, notamment chez Abraham ; en d'autres termes nous allons assister à la transition qui part des dieux sumériens pour aller jusqu'au Dieu biblique. -
L'HENOTHEISME
Abraham, comme nous l'avons déjà signalé, était sumérien, natif de Ur. Il ne fait donc pas de doute qu'il ne fut pas monothéiste de naissance, bien au contraire. Il adorait très probablement les dieux du panthéon sumérien, au sommet duquel se trouvait la Divine Triade (An, Enlil et Enki). Ce n'est qu'à 75 ans que, selon la Bible (Gn 12), Abraham reçut un appel de Dieu. Cet appel en substance lui demandait de quitter le pays de Sumer pour aller s'établir en Canaan (= Israël). Dieu, par là, appelait en fait Abraham à se consacrer à Lui. Mais qui était ce Dieu ? Dans l'hébreu du texte original, cela ressort très bien, ce Dieu, c'était El, le dieu principal du panthéon cananéen, dieu du temps. El n'est d'ailleurs que la forme cananéenne évoluée du dieu sumérien Enlil, forme qui donnaEl, le dieu principal des cananéens
Abraham, donc, prit conscience que parmi tous les dieux qu'il adorait, Enlil ou El occupait une place à part, cette prise de conscience était évidemment due à l'appel de Dieu, Dieu du ciel. Resurgissait ainsi, parmi tant d'autres dieux, sous le nom de El, l'image de ce Dieu unique, oublié.
Notons enfin que dans la Genèse, il n'est dit nulle part qu'Abraham ou les patriarches avaient nié l'existence d'autres dieux. Il leur était simplement demandé de ne s'attacher qu'à une divinité particulière, c'est ce qu'on appelle 'hénothéisme'. Il est en effet très surprenant de constater que dans le livre de la Genèse, les patriarches ne prennent jamais position face aux autres dieux, ils se contentent de s'attacher à 'El'.. De plus, ce Dieu des patriarches n'était pas inconnu des autres peuples, il était même craint, ce qui n'est guère étonnant si l'on considère que 'El' était le dieu principal du panthéon cananéen. Voyez plutôt ces exemples tirés du livre de la Genèse : Gn 12 (Abraham prétend que Sarah est sa soeur pour éviter que Pharaon ne le tue pour s'emparer de la belle Sarah, Pharaon ne se rend compte de la supercherie que sur l'intervention de Dieu) ; l'exemple est encore bien plus explicite avec le roi païen Abimélek, il connaît Dieu et le craint <nobr>(cf. Gn 20 + 21, 22-24)</nobr> ; de même en Gn 26, 7-11 + 26, 26-30, où nous avons un 'remake' de l'histoire d'Abraham et d'Abimélek, mais, avec, cette fois-ci, Isaac. A travers ces exemples, notamment ceux concernant Isaac, on peut, en passant, remarquer que ce Dieu semble aussi être connu sous le nom même de Yahvé.. Pour ce qui est de la reconnaissance de l'existence d'autres dieux par les Hébreux, lisez ces passages :
Ps 82, 1 ; Ps 89, 6-8 ; Jb 1, 6 ; Jb 2, 1 ; Jb 38, 7. Notons également que chez les Patriarches et les premiers Hébreux, il existait une grande pluralité de noms de divinités, qu'ils rattachaient plus ou moins à leur Dieu d'attachement 'El'. Cela témoigne bien chez eux d'une conscience plutôt floue de l'idée d'un Dieu unique (cf. El Elyôn - Gn 14, 18-22 ; Nb 24, 16 ; Dt 32, 8 - El Roï - Gn 16, 13.14 - El Shaddaï - Gn 17, 1 ; Gn 28, 3 ; Gn 35, 11 ; Nb 24, 16 - El Olâm - Gn 21, 33 - Pahad - Gn 31, 42 - El Béthel - Gn 31, 13 - Baal Berît - Jg 8, 33 ; 9, 4 - El Berît - Jg 9, 46)Nous avons donc bien là ce que l'on appelle 'hénothéisme', c'est à dire l'attachement à un dieu particulier sans négation de l'existence d'autres dieux. Dieu travaillait progressivement son peuple, le conduisant ainsi sur la route du monothéisme... -
LA MONOLÂTRIE
Très logiquement, l'étape suivante vers le monothéisme fut la monolâtrie (attachement à un dieu national, et donc, concurrent des autres divinité). Avec la monolâtrie, le passage vers le monothéisme se précise. Il n'est plus question de tolérer les autres divinités, on reconnaît certes leur existence, mais, on leur devient hostile, c'est là la grande différence. Du même coup, la divinité nationale, Yahvé pour Israël, est vue comme supérieure aux autres dieux. Cette prise de conscience de la supériorité du Dieu d'Israël, de son côté unique et particulier par rapport aux autres dieux, se fit avec Moïse. Avec Moïse, d'ailleurs, le nom de <nobr>'Yahvé' (ou 'Yaweh, Yawoh, Jéhovah', etc...)</nobr> prend une importance particulière au regard des autres noms qui étaient attribués à Dieu, comme 'El', par exemple (Ex 3, 13-15). Il est ici intéressant de signaler que le nom de 'Yahvé' n'est peut-être pas non plus étranger au panthéon sumérien. En effet, sous une forme plus primitive, avant les évolutions linguistiques habituelles, 'Yahvé' était probablement connu des sumériens sous le nom d'Enki ou Ea (qui se prononce Eyah), le fameux dieu qui sauva les hommes du déluge, le dieu des eaux, celui qui participa à la création du monde avec Enlil.
Qu'en déduire ? Rien de bien sulfureux, sinon que le Dieu unique était connu depuis les temps les plus anciens, mais qu'il avait été comme divisé et assimilé selon ses fonctions de créateur et de sauveur en 2 divinités : Enlil et Enki. En somme, les hommes avaient déformé l'image de leur Dieu pour aboutir à plusieurs dieux. Avec Abraham, et maintenant Moïse, le processus de rétablissement et de 'reclarification' s'opère. Une opération qui, soit dit en passant, avait très vraisemblablement commencé chez d'autres peuples, les Madianites, par exemple. Ainsi, selon des sources égyptiennes contemporaines de Moïse, les Madianites, peuple où Moïse se réfugia après le meurtre d'un égyptien, et, où il travailla pour son futur beau-père Jéthro, <nobr>grand prêtre de Madiân</nobr> (cf. Exode chapitres 2, 3 et 18), avaient pour dieu un certain Yhw, c'est à dire Yahvé. Les spécialistes, d'ailleurs, sont de plus en plus unanimes pour accepter cette référence découverte dans les documents égyptiens comme étant la plus ancienne mention du nom de ce dieu dans des documents extra-bibliques.
Mais, avec Moïse, la 'purification' des scories du polythéisme semble s'intensifier, il demande à son peuple non seulement de s'attacher à Yahvé, mais, en plus, de rejeter les autres dieux, non comme des faux dieux, mais comme des subalternes ou des ennemis, qui ne sont par conséquent guère dignes d'intérêt. Ce phénomène de monolâtrie n'était d'ailleurs pas l'apanage d'Israël, ainsi (El) Kamosh était le dieu national des Moabites, Mardouk, celui des Babyloniens, etc... Rappelons également que déjà les Sumériens associaient une divinité particulière à certaines villes. La grande différence toutefois résidait dans le fait que pour Israël Yahvé ne pouvait pas se réduire à un sacré impersonnel. Il est d'abord unique et agissant, et, c'est à partir de cette constatation que les Israélites finirent par reconnaître leur Dieu comme le Dieu unique du monde et de l'univers.
Voici quelques passages bibliques à l'appui de ce qui vient d'être exposé sur la monolâtrie :
d'abord, le décalogue en Ex 20, 2 + Dt 5, 7. Ici l'interdit du premier commandement ne professe pas le néant des autres dieux ; bien plus il en présuppose l'existence : 'Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face...Tu ne te prosterneras pas devant eux et tu ne leur rendras pas un culte...car moi, Yahvé, ton Dieu je suis un Dieu jaloux'. Nous avons, en fait, un interdit exigeant le culte exclusif de Yahvé, ce qui s'identifie pleinement à de la monolâtrie. Lisez aussi les passages suivants : 2 Rois 18, 33-35 ; 19, 12-13 ou bien encore Michée 4, 5. -
LE MONOTHEISME
Le monothéisme proprement dit, c'est à dire la croyance en un seul Dieu créateur de l'univers avec en parallèle le rejet absolu de l'existence de toute autre divinité, n'est donc pas apparu brusquement en Israël, cela exigea une certaine maturation. Cette maturation s'amorça en réalité très tôt. Ainsi dès la Genèse, nous avons le récit d'un Dieu créateur. De même, dans le Deutéronome, certains passages semblent déjà indiquer une prise de conscience de l'unicité de Dieu (Dt 6, 4) ou encore 2 Rois 5, 15.17. Mais, ces références ne sont que des amorces, elles témoignent d'une certaine hésitation entre la monolâtrie et le monothéisme. Il faudra attendre l'exil à Babylone (587-538 av. JC) pour que la maturation soit complète. En exil, les hébreux sont confrontés directement à un environnement où les divinités des maîtres de l'Empire néo-babylonien étaient habituellement représentées par des statues, instinctivement les prophètes les rejetèrent à partir de la longue tradition d'Israël de ne pas représenter Yahvé. Commença alors une réflexion sur l'impuissance des autres dieux, qui manifestement n'étaient que des statues sans grand pouvoir, tout naturellement cette réflexion aboutit au monothéisme. Avec cet exil, nous assistons donc au passage de la monolâtrie de Moïse, proclamant Yahvé comme l'unique Dieu d'Israël, tout en se préoccupant assez peu du statut des dieux des autres nations, à l'affirmation claire du monothéisme suivant lequel Yahvé est le seul vrai Dieu, dominant l'univers. C'est pourquoi les citations bibliques les plus significatives tendant à appuyer l'idée de monothéisme se trouvent dans des passages qui ont visiblement été écrits peu de temps avant ou pendant ou encore après l'exil (Jérémie 2, 11 ; Jérémie 16, 19-20 ; Isaïe 43, 10-11 ; Isaïe 44, 6.8 ; 45, 5-7.18.21-22). Dans ces conditions, il n'est pas étonnant qu'Israël ait interprété sa libération du joug babylonien par le perse Cyrus comme étant l'oeuvre direct de Yahvé, qui dirige toutes choses :Cyrus A Cyrus que je tiens par sa main droite (Is 45, 1)
Yahvé qui t'appelle par ton nom (Is 45, 3)
pour abaisser devant lui les nations (Is 45, 1)
Je dis de Cyrus : c'est mon berger (Is 44, 28)
Moi-même devant toi je marcherai (Is 45, 2)
il renverra mes déportés (Is 45, 13)
source:http://home.nordnet.fr/~caparisot/html/sumerreligion.html
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Commentaires
1evadeesJeudi 8 Septembre 2011 à 13:30bONJOUR QUELLE AGREABLE SURPRISE DE TROUVER UN SITE AUSSI ENRICHISSANT! Je vais pouvoir commencer mon prochain roman, grâce à vos informations sur les sumériens. Félicitation et bonne continuation; Evadees, alias Orlanne GRAYRépondre2fifichetteLundi 7 Novembre 2011 à 14:27vous trouvez tou se que vous cherchez sur le coran lisez le n'ésitez pas!!!
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